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Crédits photo : Stéphane Babatasi /MASS

Cet article est une traduction du récit de Frodo DKL, membre fondateur du collectif Children of Darklight.

Place au récit de Frodo !

En 1re partie vous trouverez la raison de la présence de Children of Darklight sur Paris puis dans la 2nd partie l'expérience Kt@Light vécue par Frodo DKL.

À l’occasion de mon voyage d’affaire à Paris, mes amis de la Ligue Francophone de Light Painting m’ont proposé de découvrir les catacombes et j’ai accepté sans hésitation.

Nous, Children of Darklight c'est-à-dire Patry Diez et moi pour cette occasion, avons planifié le voyage avec quelques jours supplémentaires pour vivre une expérience inconnue.

Cette aventure fut inoubliable. Sans exagération, c’est l'une des meilleures expériences de nos vies, c'est peu dire.

1re partie - Événementiel

Commençons par le début, Patry et moi sommes arrivés un dimanche directement du RGB Light Experience à Rome. Cédric de Creartys nous attendait sur place et le lendemain nous allions rencontrer Will Light et Cisco de Studio-Lightpainting, formant ainsi l’équipe finale.

Jeudi nous avons donné deux performances pendant la cérémonie des Ping Awards, les récompenses pour les jeux vidéo à la Cité des Sciences et de l’Industrie. Nos deux performances de Live Light Art sont un nouveau défi événementiel qui mélange le light painting, l’expression corporelle et la projection en simultané : une nouvelle façon de raconter une histoire. Après deux jour de répétitions, le moment du gala est arrivé et presque tout c’est bien passé.

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Je dis, presque tout d’une façon tout à fait positive car en tant qu’artiste je réalise chaque fois comment les choses pourraient être encore mieux. C’est juste la volonté d’apprendre et de perfectionner, surtout quand on considère la nouveauté de cette performance. Nous avons reçu beaucoup de félicitations à la fin du gala, mais aussi à l'apéritif et à la soirée de clôture. Nous avons réussit à surprendre le public, les créateurs de jeux vidéo ont été touchés par nos clins d’œil à leur travail. En plus, ils nous ont transmit leur enthousiasme.

Il n’y a rien de plus satisfaisant et qui laisse un bon goût en bouche, qu’un boulot bien fait et bien reçu.

Voici les vidéos des performances :

2nd partie - Kt@Light

Après le travail, le loisir peut commencer.

Vendredi après-midi nous nous sommes donnés rendez-vous avec des membres de la LFLP pour faire une visite clandestine des catacombes, le temps de se balader, prendre quelques photos et être ensemble. Pour être honnête je connaissais l’existence des catacombes mais je n’avais aucune idée de ce que nous allions trouver sur place.

Les premiers tunnels des catacombes ont été initiés par les romains au XIIe siècle quand ils ont commencé à exploiter des carrières pour en extraire des pierres. Depuis cette époques c'est de ces carrières que les pierres servant à la construction des plus grands monuments de la ville ont été extraites.

À la fin du XVIIIe siècle, les cimetières parisiens étaient saturés, il a donc été décidé de vider les ossements dans certains corridors des catacombes, certains sont décorés de fresques et d’inscriptions plus ou moins récentes.

Actuellement les endroits ouverts au public ne couvrent que 800 mètres de tunnels, bien scellé par des portails pour empêcher l’accès à la suite des galeries qui courent sur plus de 300 kilomètres. C’est un sombre monde souterrain, sorti d’un film d’horreur, à la fois dangereux et attirant. Beaucoup de gens peuvent entrer par divers points d’accès plus ou moins connus. Voilà le monde inconnu que nous allons découvrir... Sans lumière, sans électricité, sans sécurité... Le labyrinthe... L’aventure...

Sans lumière, sans électricité, sans sécurité... Le labyrinthe... L’aventure...

L’équipe était formée par les français, Stéphane Babatasi, MASS, Stabeu Light, Cédric Mérand, Nadia, et nous, Patry Diez, et Frodo  de DKL. Nous étions habillés avec de quoi se salir et chaussés de souliers qui peuvent se mouiller. Nous avions des vêtements de rechange, quelques canettes de bière et des outils de light painting en plus du trépied et de l’appareil photo.

Nous sommes entrés vers 20 heures, de toutes façons dans les sous-sol nous perdons la notion du temps. La première partie des galeries n’était pas si compliquée, on pouvait se déplacer facilement et déjà j’étais surpris par l’environnement.

Il y avait plein de graffitis et des fresques partout, pourtant le lieu était très propre. Notre première objectif était d’atteindre la salle du château, que nous avons rejoint en traversant une galerie inondée d’eau jusqu’aux genoux. Nous avons fait la première pose pour reprendre nos forces près d'un château sculpté par un artiste inconnu ainsi que quelques gargouilles en plâtre.

Une fois de plus, à notre étonnement, 4 personnes faisaient comme nous, ils se calaient un peu avant de repartir. Une demi-heure plus tard, un autre groupe est arrivé. Parmi eux était présent un cataphile et des "touristes" comme nous, qui venaient pour une des premières fois dans les catacombes. Il y avait beaucoup plus de gens que l’on aurait pu imaginer.

Nous continuons de marcher le long des galeries sans savoir comment mesurer le temps. Aux croisements des galeries  il y avait souvent des plaques avec les noms des rues. C’était la façon de s’orienter car en général les  galeries souterraines suivent les mêmes rues que celles d’en haut à la surface.

Au fur et a mesure que nous avançons, nous continuons de rencontrer des groupes de gens. Comme nous, chaque groupe portait sa propre musique, qui n’est pas simplement une façon de s’encourager dans l’aventure, mais aussi une mesure préventive pour éviter de se perdre. C’était incroyable les bonnes ambiances qui régnaient à travers chaque groupe que nous avons rencontré.

Ensuite, nous sommes allés à un endroit qui s’appelle Le Cellier, tout en s’arrêtant brièvement à la Plage.  Un lieu dont je me souviens mal, à part qu’il y avait une salle avec beaucoup de graffiti, des coins aménagés et des gens. Peut-être que ce souvenir a été éclipsé de ma mémoire par le moment passé au Cellier, une ancienne fabrique de bières, un espace plus large avec plein de pièces et des galeries à perte de vue. L’ancien cave, où les barils et les canettes de bières étaient stockés a été transformé en authentique musée clandestin de street art avec des œuvres vraiment cool ; en sculpture, en graffiti, en pochoirs, et même une salle des miroirs. L’énergie reçue dans cette partie était intense et d’une inspiration positive.

L’énergie reçue dans cette partie était intense et d’une inspiration positive

Nous avons passé un bon moment ici pour se reposer et faire du light painting. Patry et moi avons commencé dans La Salle des Miroirs, où Stabeu nous a rejoint avant de continuer un peu plus loin où finalement Mass nous a rejoint également.

Après notre moment de créativité, nous nous sommes regroupés au point de rencontre pour préparer la prochaine étape. Nous repartons pour une marche d'environ une heure pour atteindre un endroit qu'on nous avait promis très particulier. Nos forces commençaient à vaciller et nos dos ressentaient la longue marche accroupie sous les plafonds bas avec les sacs à dos. Parfois il fallait les enlever pour passer à genoux d’une galeries a une autre.

Enfin nous arrivons à notre destination. L'endroit était sans nul doute original. Je ne me souviens plus du nom. La pièce était rectangulaire, pas très large mais accueillante avec une table rectangulaire sculptée au milieu et entourée de gravures dans les murs. Il y avait une porte en métal qui se fermait, créant une meilleure ambiance avec notre musique à l’intérieur. Nous avons éteint nos frontales de lumière froide pour les remplacer par la lumière chaude des bougies placées sur les cuillères pliées incrustées dans les murs. La Salle est ainsi devenu conviviale et magique.

Mais le meilleur était à venir, nos hôtes avaient disparu et nous réservaient une autre surprise. Ils sont arrivés avec un sac à dos caché la veille, d’où ils ont sorti une nappe, des assiettes, des couverts, du pain, un camping gaz et des boîtes de raviolis. Nous n’avions pas réalisé qu’il était déjà 4 heures du matin. Nous venions d’avoir 8 heures de déambulations dans les bas-fonds de Paris et là, nous nous apprêtions à manger des raviolis chauds dans une salle à manger des catacombes.

Ce dîner n’aurait pas pu mieux nous restaurer, car il était délicieux, comme s'il sortait de la meilleure table de Paris. Nous avons apprécié profondément ce que nous vivions à cet instant.

Nous avons apprécié profondément ce que nous vivions à cet instant.

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C’était notre destination finale et d’ici nous avons repris la route du retour à la surface. Alors après le dîner, nous avons profiter pour refaire encore du light painting dans les galeries adjacentes.

Finallement notre aventure prenait fin (enfin c’est ce que nous croyons), à environ 6 heures du matin nous nous préparions à partir. Nous pouvions choisir entre le chemin habituel ou le raccourci. Nous avons choisi le raccourci sans que presque personne ne sache ce qui nous attendait. Nous étions déjà bien fatigués lorsque nous avons dû recommencer notre marche après avoir tout ramasser du campement. Au début, les galeries avaient des plafonds très bas et pénibles pour nos dos et je me suis naïvement consolé en me disant que c’était le pire était passé. Nous étions loin de la réalité car des parties bien plus délicates nous attendaient.

Nous étions loin de la réalité car des parties bien plus délicates nous attendaient

Nous étions obligés d’enlever nos sacs à dos un par un et les pousser à travers un trou dans le mur, dans lequel il a fallu passer nous aussi avec juste l'espace suffisant pour bouger en nous traînant à la queue leu-leu.

A la sortie du trou il y avait une descente où il fallait pousser les sacs à dos à travers le trou et les laisser rouler ainsi que nous même, presque deux mètres de glisse. Cette sensation étrange était sans précédent. Nous sommes descendus par gravité, les mains devant nous, et si cela n’était pas assez, quand les mains ont touché le sol il fallait tourné le corps latéralement sur la droite à 90 degrés pour arriver dans la bonne direction du tunnel de sortie. L’espace était tellement exiguë que nous pouvions à peine bouger ou tourner la tête, ensuite il fallait gigoter le bras pour le faire passer et aider à dégager le sac pour que le suivant ne tombe pas dessus, quelle galère...

Même si cette partie de l’étape compliquée fut résolue rapidement, ce qui arrivait maintenant était une petite agonie. Plus de 20 mètres à se traîner à travers un boyau où vous  ne pouvez même pas ouvrir les bras sans que les coudes touchent les murs, ni lever la tête pour regarder en arrière, et à chaque pas il fallait pousser le sac lourd avec ses mains. Je peux vous assurer que cela a semblé durer 100 mètres et une éternité.

Pour faire abstraction, je me suis concentré sur mon bras qui poussé le sac, j’étais épuisé, … bras gauche, je me tire, … bras droit je pousse,  … combien de temps encore ? … bras gauche, je me tire, bras droit je pousse.., peut-être que ceci m’a aidé à survivre à ce moment d’angoisse, à part tomber de fatigue. Patry a même eu peur que je reste coincé. Sortant un par un dans une galerie d’un mètre d’hauteur  qui paraissait alors la meilleur place au monde pour s’asseoir et reprendre son souffle. C’était merveilleux et crevant !

C’était merveilleux et crevant !

C’était une étape difficile que nous avons tous passés sans problèmes. Apres quelques minutes de récupération, nous avons continué le chemin.

Il ne restait plus beaucoup à parcourir, vu ce que nous avions fait comparer au début. A travers un trou nous sommes arrivés à la surface. Il était 8 heures du matin. Nous étions plein de boue et très fatigués. Voilà douze heures passées dans les catacombes de Paris. Nous reprenions notre chemin vers la surface. Cette aventure viendra s'ajouter à nos souvenirs , une aventure de plus, et une des meilleures et des plus inoubliable de notre vie.

Conclusion

L'article palpitant de Frodo DKL est terminé, les photos de Light Painting réalisées pendant cette session sont dans l'album ci-dessous.

Merci à Chanette Manso pour la traduction depuis la version anglaise de l'article que vous trouverez sur Light Painting Blog. L'article version originale en espagnol est sur Children of Darklight.

Kt@light est un projet au long cours que la LFLP a déjà mis en place par deux fois.

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