Série par Maxime Pateau

wear(e)nature

Note d'intention

Le projet wear(e)nature est né du premier confinement (COViD-19 - mars 2020) : je ne peux plus aller au travail car les établissements scolaires ont fermé, ce qui veut dire beaucoup de temps libre...

Afin d’occuper ce temps, je décide d’expérimenter les idées qui me trottent dans la tête. Je décide donc de tester la photo en pose longue sur fond blanc. Celle-ci peut être réalisée de plusieurs façons : l’une d’elles consiste à utiliser une softbox et à mettre son sujet devant (cela m’a fait penser à un scanner). J’ai donc essayé d’y coller une feuille d’arbre afin de voir l’effet produit. La lumière blanche fait très bien ressortir toutes les nervures de la feuille ainsi que sa couleur. Le soir-même, je décide d’essayer de "mixer" cela avec le profil d’Alexia et, à ma grande surprise, le "mix" fonctionne très bien et la tête d’Alexia prend la forme de la feuille ou l’inverse, la feuille prend la forme du profil d’Alexia selon l’ordre dans lequel on fait la photo.

Cela fût comme une "révélation", cela voulait dire que l’on pouvait utiliser cette technique avec toutes les feuilles, toutes les couleurs (selon la saison) et toutes les variétés d’arbres.

Pour le côté un peu plus technique, les photos sont toutes réalisées en 1 seule exposition avec changements d’objectifs pendant la photo qui dure en moyenne 2/3 minutes environ.

Quelques semaines passent et j’entends parler d’un groupe de lycéens qui "s’engagent" pour l’environnement. Je décide donc de prendre contact avec leur professeur référent et lui propose de participer à leur action en réalisant des portraits (mixés avec des feuilles d’arbres) des élèves, professeurs et adultes volontaires pour le projet. Quelques mois plus tard, 26 portraits sont réalisés et sont exposés au lycée Pierre-Mendès France, à La Roche-sur-Yon. J’espère que ces portraits (tous réalisés au lycée et en une seule prise de vue) soutiendront efficacement leurs actions et leur état d’esprit.

L’idée soutenue derrière ces portraits est de nous ramener à l’essentiel :nous sommes la nature (we are nature) et nous la portons (wear nature) sur ce qui nous rend tous uniques et différents : nos visages !

Le titre de cette exposition était donc tout trouvé : wear(e)nature.

Ce titre permet d’exprimer deux idées :

  • notre destin est lié à celui de la nature car, en fin de compte, nous ne sommes qu’un,
  • revenir à l’essentiel, c’est-à-dire porter la nature, s’habiller en nature.

L’anglais est la langue la plus appropriée pour le titre car il est concis et permet ici d’exprimer deux idées en treize caractères, de plus, le projet porté par les jeunes lycéens fait partie d’un plus grand projet avec différents établissements européens.

Les portraits sont exposés sur une bâche afin de pouvoir les voir tous ensemble et sont disposés de manière à rappeler le cycle des saisons. Cela permet de voir les nuances de couleurs de tous les portraits qui passent du vert au jaune puis du jaune au orange pour continuer sur du rouge. Cela n’est évidemment qu’une pâle imitation de la simplicité/complexité de la beauté de la nature qui fait cela depuis des millions d’années. mais cela me semblait important d’intégrer cette idée de cycle car les jeunes lycéens font aussi partie d’un cycle qui a commencé et se terminera pour en commencer ensuite un nouveau, la vie n’est-elle pas remplie de cycles qui commencent, se terminent puis redémarrent ? À l’infini...

flickr 64 Maxime Pateau

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